Taux négatif : combien va coûter la banque ?
En dépit des principes les plus élémentaires de l'économie, posséder un capital pourrait non plus rapporter mais coûter de l'argent avec les taux négatifs. Explications. - Actualité de la banque en ligne.
Des taux au plus bas en Suisse
Les taux d'intérêts n'ont jamais été aussi bas en Suisse. Actuellement, les comptes privés sont rémunérés à 0,0058 % et les comptes d'épargne à seulement 0,11%. De nouvelles conditions pourraient s'appliquer dès la fin de l'année pour les comptes particuliers. Dans certains établissements, les frais de tenue des comptes sont supérieurs aux bénéfices générés par les intérêts. Aujourd'hui, un dépôt de 20 000 francs sur un compte d'épargne salaire rapportera seulement deux francs annuels à la BCE.
Chez PostFinance, le même placement n'occasionne ni perte ni gain tandis que le tarif de frais de gestion des autres établissements dépasse le revenu généré par les taux d'intérêts. Les clients ayant placé cette somme pourront perdre jusqu'à cent francs par an.
Une hausse insidieuse des tarifs
Les experts de la finance ne prévoient pas l'application des taux d'intérêts négatifs d'une manière directe. Les épargnants risqueraient de retirer leurs liquidités. Les économistes pensent que les établissements bancaires vont plutôt répercuter ces taux indirectement en augmentant leurs frais de tenue de comptes. Cette hausse insidieuse des frais de gestion a déjà commencé. Elle est répercutée sur les grilles tarifaires des banques.
Selon Benjamin Manz, directeur de Moneyland, trois mesures pourraient être appliquées par les banques si les taux chutent encore. La hausse des prestations bancaires se poursuivrait, les comptes d'épargne pourraient devenir payants et les coûts des hypothèques risqueraient de se renchérir. Les paquets de prestations bancaires incluant plusieurs comptes et services viennent compliquer la donne. Selon une estimation du groupe Moneyland, les offres actuelles les plus intéressantes sont proposées par CS Bonviva Silver, la banque Raiffeisen et le groupe UBS Individual.
Pour défendre au mieux leurs intérêts face aux taux négatifs, les clients devront donc faire jouer la concurrence. L'utilisation de sites comparatifs de banques pourrait s'avérer payante.